Juillet 2014 - Sardaigne : Le Village d'Orgosolo
Séjour en Sardaigne : 13 au 27 juillet 2014
Quelques clichés du Village si particulier d'Orgosolo !
La Sardaigne, une terre riche en contrastes, saveurs authentiques et couleurs vives, avec des habitants avec un fort sens de l’hospitalité, est la patrie du muralisme italien, dont Orgosolo est la "capitale". Les rues de cette petite commune de la région de Barbagia comptent 150 peintures murales qui attirent chaque année la curiosité de milliers de touristes italiens et étrangers.
La première Peinture murale à Orgosolo fut réalisée en 1969 par le collectif anarchique nommé Dioniso. Quelques années plus tard, pour honorer la Résistance et la Libération d’Italie du nazi-fascisme, un enseignant d'origine siennoise et les élèves du collège ont réalisée d’autres peintures enrichies successivement par la contribution d’artistes et groupes locaux.
Bien que la tradition muraliste puise ses racines à Orgosolo, d’autres villages comme San Sperate, Villamar et Serramanna ont cultivé au fil du temps ce phénomène artistique et social s’exprimant, encore aujourd’hui, autour de thématiques d’intérêt global et international. Des dizaines de peintures murales embellissent également de nombreux villages de l’arrière-pays sarde, en racontant à travers leur langage expressif, les coutumes et le mœurs de la culture de leurs habitants.
L’origine de la tradition muraliste de la Sardaigne est faite remonter à Pinuccio Sciola, c’est-à-dire à un groupe d’architectes de Milan et, d’autre part, au grand maestro Francesco Del Casino, durant les années de la contestation de la jeunesse même si la plupart des auteurs des œuvres murales sont inconnus. La passion politique et sociale des années 60 et 70 est à l’origine des peintures murales collectives figurant des scènes dramatiques qui racontent la vie des bergers et des paysans, la misère et les luttes pour la terre. D’autre part, les œuvres réalisées au cours des années 70 et 80 décrivaient les transformations de la société italienne ont successivement laissé la place aux "tableaux" collectifs décoratifs visant à représenter la vie paysanne des petits bourgs de l’île.
Les techniques de réalisation des peintures murales sont très simples. Les muralistes sardes employaient des vernis à l’eau, généralement utilisées pour les espaces intérieurs, et donc extrêmement détériorables. Il s’agissait d’un choix principalement d’origine esthétique: les œuvres étaient récupérées uniquement si la communauté en sentait l’exigence, autrement elles étaient destinées à disparaître et rester un souvenir. Les techniques de représentation incluent des styles plutôt variés allant de l’Impressionnisme à l’Impérialisme, de la peinture naïf au réalisme.
A Carbonia, Iglesias, Ozieri et San Teodoro, les maisons situées tout au long des rues sont devenues au fil du temps, les "toiles" d’une expérimentation artistique qui dépasse les intentions des auteurs en puisant dans la tradition des graffitis de Lescaux et Pompéi, dans la peinture révolutionnaire de Diego Rivera et José Clemente Orozco en Mexique et en s’ouvrant aux expressions artistiques de la street art contemporaine, incluant des artistes comme Lex&Sten en Italie, Shepard Fairey aux Etats-Unis et Banksy en Angleterre.
Les peintures murales sardes représentent une nouvelle forme de décor urbain, mais dans la plupart des cas elles maintiennent inaltéré leur caractère d’art collectif et populaire se prêtent à l’interprétation des observateurs.
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